Sport et virilisme
160 pages, illustré
– 10 € (port compris)
Intégralité du numéro en ligne, voir sommaire ci-dessous.
Le
sport entretient le système de domination
masculine et légitime la suprématie
des forts sur les faibles. La mixité
rencontrée en marge des rencontres
sportives (entraînements, stages, déplacements)
fournit l’occasion aux hommes d’exercer
leur pouvoir sur les femmes. Les humiliations
et les agressions s’inscrivent dans
un folklore viril. Il en résulte des
violences sexuelles bien réelles, aboutissement
d’un virilisme exacerbé par le
sport et de l’emprise exercée
par les entraîneurs sur leurs athlètes.
Cet ouvrage analyse ces violences. Il se propose
de les dénoncer et de comprendre ce
qui les rend possible, pour mieux les combattre.
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Sommaire
Introduction
Frédéric
Baillette
Philippe Liotard
Richard Montaignac
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Marie-Victoire
Louis
Clémence
Philippe Liotard
Catherine Moyon
de Baecque
Frédéric
Baillette et Philippe Liotard
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Autres textes disponibles sur le web, pour prolonger la réflexion
Anne Saouter
Ivan Biset et Nicolas Oblin
Baillette Frédéric
Patrick Vassort
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Dans la
presse
Delphine
Descaves, L’œil
Électrique,
Octobre 1999
Il y a quelque chose
de salubre à lire Sport et virilisme.
Les auteurs y pointent les codes et
rites du tant célébré
« esprit sportif », qui
obéit en réalité
à la morale la plus primaire,
la plus fruste : le primat absolu du
Masculin. Le mâle donc, par ses
exploits, exalte le culte de la force
guerrière et y gagne implicitement
en puissance sexuelle, tandis que la
femme, objet de plaisir ou bobonne résignée,
acclame le héros auquel elle
est soumise. Caricatural ? Vous rirez
jaune devant le compte-rendu détaillé
du rôle joué par les femmes
pendant la Coupe du Monde…
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On voudrait croire à une exagération
de la part des auteurs tant il est vrai
que leur démarche est ouvertement
féministe. Hélas ! Il
suffit, pour être convaincu, de
découvrir les témoignages
édifiants de femmes ayant appartenu
à l’univers sportif. Les
simples faits et paroles rapportés
pèsent leur poids de sexisme
ordinaire et brutal. Pressions psychologiques,
droits de cuissage à peine déguisés
: le tableau ne rend pas hommage aux
héros…
Certains m’objecteront que ces
pratiques ne sont pas exclusives ; bien
sûr, nul ne conteste ce que le
sport peut, aussi, générer
de noble. Mais devant un tel phénomène
de société, il est urgent
que des voix s’élèvent
pour demander lucidité et vigilance.
Or elles se font rares, celles qui osent
déparer au consensus organisé
pour les grandes manifestations sportives…
La réaction des auteurs à
un tel silence critique rend leurs réflexions
jubilatoires et indispensables. |
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JFemmes Info,
n° 90
Un petit livre décapant
pour nous montrer combien certains sports
de compétition, derniers bastions
des représentations les plus traditionnelles
de la virilité, participent à
la diffusion et au renforcement du système
de domination des hommes sur les femmes.
Rendement, combativité, agressivité,
parmi les valeurs enseignées aux
garçons, sont à la base
d’un « folklore viril »
qui se manifeste par les violences sexuelles
faites aux « filles » (athlètes
ou supportrices) sous forme d’humiliations
et d’agressions exercées
lors des moments de mixité que
sont les stages, les entraînements
et les déplacements. |
«
Virilité » y prend alors
le sens de mépris des femmes. Il
faut parler aussi du « droit de
cuissage » que s’octroient
certains entraîneurs, du refus des
fédérations de reconnaître
ces pratiques scandaleuses et de l’absence
de politique des ministres y compris femmes
(Michèle Alliot-Marie comme Marie-Georges
Buffet) pour lutter contre ce fléau.
L’analyse pertinente de ces violences
en fait un réquisitoire qu’il
faut connaître pour mieux les combattre. |
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Catherine
Louveau, Revue
Éducation Physique
et Sports
N° 284 – Juillet/Août
2000
Le voile se lève
difficilement sur les questions des
agressions et violences sexuelles faites
aux femmes. Celles qui se déroulent
au sein de la famille et dans le monde
du travail sont aujourd’hui mieux
identifiables et sanctionnables ; elles
sont (relativement) connues. Mais dans
des domaines présumés
« sain », tel le sport,
elles demeurent impensables, et pas
conséquent invisibles sinon indicibles.
C’est un des aspects que ce livre
analyse, en s’appuyant sur des
témoignages. Selon les auteurs,
préoccupés à la
fois de dénoncer et de comprendre
ce qui rend possible ces humiliations,
agressions et violences sexuelles, celles-ci
sont « l’aboutissement d’un
virilisme exacerbé par les entraîneurs
sur leurs athlètes ». On
sait de longue date que le sport est
donné comme lieu privilégié
de la construction de la virilité,
toute l’œuvre de Coubertin
porte cette idéologie. |
Il peut aussi être
le lieu de son exacerbation, a fortiori
dans les collectifs unisexués et
dans des situations où la «
délégation d’autorité
» peut déboucher sur des
« abus de pouvoir ». Le sport
peut-être « le ferment du
virilisme », cette modalité
radicale de la domination masculine où
les différences physiques avec
les femmes, comme la force, sont érigées
en valeurs. Le sport est une pratique
sociale où se joue l’égalité
entre hommes et femmes. C’est pourquoi
il est nécessaire de comprendre
ce qui lie sport et virilisme, car il
s’agit de montrer comment la culture
sportive participe à la perpétuation
de la domination masculine. Celle-ci s’avère
d’autant plus durable, qu’elle
demeure invisible. Et c’est bien
le projet des auteurs de ce livre : la
rendre visible pour chacun d’entre
nous, acteurs et actrices de cette culture
sportive. |
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